4 clés pour apaiser les tensions dans la fratrie

Publié le 24 juin 2025 à 15:59

4 clés pour apaiser les tensions dans la fratrie

Introduction 

Entre éclats de rire, jeux partagés, moments tendresse et crises de jalousie, la vie entre frères et sœurs est pleine de contrastes. Les parents, souvent témoins et arbitres de ces scènes du quotidien, peuvent se sentir démunis face aux conflits qui éclatent : disputes pour un jouet, besoin d’attention, cris, bouderies… Surtout lorsque celles-ci deviennent trop fréquente.

Et si ces tensions vous semblent parfois épuisantes, sachez une chose essentielle :
👉 les conflits entre enfants ne sont pas le problème. Ils font partie de la solution.

💡 Et si on parle souvent de la fatigue que peut occasionner ces tensions, leurs bienfaits sont souvent méconnus :

Les affrontements entre frères et sœurs sont des terrains d’apprentissage exceptionnels, ou les enfants apprennent à :

  • se positionner dans une relation d’égal à égal,

  • gérer leurs émotions intenses,

  • exprimer leurs besoins, leurs limites,

  • développer leur empathie,

  • chercher des compromis, parfois même inventer des solutions.

Ces expériences, répétées jour après jour, construisent les bases de leur intelligence relationnelle – un véritable atout pour leur avenir personnel, social et professionnel.

Mais pour que ces conflits deviennent vraiment constructifs, ils ont besoin d’un cadre sécurisant et soutenant.

En tant qu’accompagnante parentale, je vous propose aujourd’hui 3 clés simples et puissantes pour réduire les tensions dans la fratrie.

🟣 Clé n°1 : Évitez les comparaisons

Chaque enfant ressent le besoin de se sentir aimé pour ce qu’il est, pas pour ce qu’il fait "mieux" ou "moins bien" que son frère ou sa sœur.

Les comparaisons, même involontaires ou bienveillantes en apparence, peuvent être ressenties comme une forme d’injustice ou de dévalorisation par votre enfant. Même positives, les comparaison favoriseront malgré vous la rivalité.

🧠 Ce qu’il se passe dans la tête de votre enfant :

Lorsque votre enfant à le sentiment d'être comparé, cela peut engendrer une blessure narcissique : il se sent alors en compétition avec son frère ou sa sœur pour obtenir l’amour ou la reconnaissance de ses parents. Et dans une fratrie, cette compétition se transforme vite en conflit.

🛠 Comment éviter les comparaisons (même subtiles) ?

  • Parlez en termes individuels : au lieu de comparer, nommez ce que l’enfant fait ou ressent, sans référence à l’autre.
    ✅ « Je vois que tu as fait un bel effort pour t’habiller tout seul ce matin. »
    ❌ « Tu t’es habillé plus vite que ta sœur, bravo ! »

  • Mettez en valeur les forces de chacun sans hiérarchiser : chaque enfant a ses talents, ses rythmes, ses besoins.

    « Ta sœur aime dessiner, et toi tu es très doué pour inventer des histoires. »

  • Soyez vigilant·e aux comparaisons inversées (qui valorisent un enfant "moins avancé") :

    « Tu es encore petit, on ne te demande pas d’y arriver comme ton frère… »
    Cela peut aussi enfermer dans un rôle.

🔁 Et si les enfants se comparent eux-mêmes ?

Ils le font souvent : « Moi je cours plus vite », « C’est moi qui sais mieux lire ! »

Plutôt que de nier ou de réagir frontalement, vous pouvez recentrer sur leurs compétences uniques :

« Vous êtes différents, et c’est super comme ça. Chacun a ses forces. Ce n’est pas une course, c’est une équipe. »

💡 En résumé :

Éviter les comparaisons, c’est permettre à chaque enfant de construire une identité solide, d’être reconnu pour qui il est, et non pour ce qu’il est par rapport à l’autre. C’est aussi une manière puissante de désamorcer les tensions et de poser les bases d’un climat familial plus apaisé et plus équitable.

🟣 Clé n°2 : Favorisez les jeux à deux

La complicité se construit dans le plaisir partagé, pas seulement dans la cohabitation.

Dans le quotidien d’une fratrie, les enfants partagent beaucoup : un espace, des jouets, l’attention de leurs parents… mais pas toujours des moments réellement coopératifs. Or, c’est justement dans le jeu libre et partagé que peut naître une relation positive ou l'on peut construite une complicité réelle.

🧠 Ce qu’il se passe dans le développement de votre enfant :

Le jeu est le langage naturel de l’enfant. C’est par le jeu qu’il expérimente le monde, les règles sociales, les émotions et… les relations aux autres. Lorsque deux enfants jouent ensemble :

  • ils apprennent à gérer leurs frustrations (attendre leur tour, négocier les règles),

  • ils développent leur empathie,

  • ils découvrent le plaisir de collaborer plutôt que de rivaliser.

Par le jeu, vos enfants apprendront a gérer les conflits et désaccord ce qui sera plus simple la suite lorsqu'une tension se présentera entre eux. Ils seront plus a même de trouver des solution dans le calme.

🛠 Comment encourager les jeux à deux ?

  • Proposez des jeux coopératifs : jeux de construction, cuisine en duo, parcours moteur à inventer ensemble, missions à accomplir (chasse au trésor, cabane à bâtir…), etc.

  • Laissez-leur de l’espace de liberté : inutile de guider chaque interaction. Votre présence bienveillante et non intrusive suffit souvent à sécuriser l’environnement sans interférer.

  • Valorisez les bons moments : après un jeu, nommez ce qui a bien fonctionné :

    "J’ai vu que vous avez trouvé une belle solution pour partager les Lego, bravo à tous les deux !"

  • Acceptez les conflits… comme opportunités : le jeu à deux est aussi un terrain d’apprentissage. Plutôt que de vouloir éviter toutes les disputes, aidez les à mettre des mots sur leurs émotions :

    "Tu étais frustré parce qu’il a pris la voiture rouge que tu voulais ? Qu’est-ce qu’on pourrait faire ensemble la prochaine fois ?"

🌱 Pourquoi c’est si bénéfique ?

Lorsque les enfants partagent des rires, des idées, des projets communs, leur lien se renforce naturellement. Ils se découvrent autrement que dans la rivalité : ils deviennent partenaires, alliés, complices.

Et cette complicité devient une base solide pour affronter les petits conflits inévitables du quotidien, avec plus de recul et moins de violence.

🟣Clé n°3 : Accordez du temps exclusif à chacun

 

Chaque enfant a besoin de se sentir pleinement vu, entendu, aimé et reconnu individuellement.

Dans une fratrie, le lien avec les parents peut parfois devenir une "compétition invisible". Votre enfant va alors chercher, à capter l’attention du ou des parent(s) même de façon négative (il va chercher à déclencher un comportement même a travers le conflit). C’est là que le temps exclusif devient un levier puissant.

🧠 Que ce passe t-il dans son cerveau ?  :

L’enfant a un besoin vital d’attention et de reconnaissance. Lorsqu’il se sent noyé ou "oublié", que les interactions se limitent la plupart du temps aux consignes ou aux médiations de disputes, il peut se sentir mis à l'écart, moins aimé. Résultat : jalousie, comportements de provocation, rivalités…

En consacrant un moment rien qu’à lui, vous envoyez un message fort :

"Tu es important pour moi. Tu n’as pas besoin de te battre pour exister à mes yeux."

🛠 Comment mettre cela en place concrètement :

  • Un rituel hebdomadaire : par exemple, 10 minutes avec chaque enfant, un soir spécifique, où vous faites une activité qu’il aime (jeu de société, dessin, cuisine, lecture…).

  • Des petits moments volés au quotidien : un câlin du matin rien qu’à lui, un moment de complicité pendant les courses, un massage après le bain…

  • Respecter ce temps comme une priorité : éteignez votre téléphone, soyez pleinement présent·e. Ce n’est pas la durée qui compte, mais la qualité du temps que vous passerez ensemble.

💬 Et quand votre enfant vous demande "Tu l’aimes plus que moi" ?

C’est un signal précieux, pas une attaque. Derrière cette phrase se cache une peur, une insécurité. Il a besoin de se rassurer sur son importance à vos yeux. Ne négliger pas cette question qui peut parfois paraitre anodine ou excessive car elle peut cacher un réel besoin de reconnaissance.

 

Ces moments renforcent non seulement le lien que vous avez avec chaque enfant, mais ils participe à réduire les tensions dans la fratrie, car chacun se sent nourri émotionnellement, sans devoir "se battre pour une part du gâteau".

🟣 Clé n°4 : Être accompagné pour transformer durablement les changements

Malgré tous vos efforts, vous avez l’impression que les conflits persistent, que la jalousie revient toujours, ou que vous êtes épuisé·e de faire le médiateur ? Il est parfois nécessaire de prendre du recul… accompagné.

Je vous propose des séances de coaching parental pour vous aider à :

  • comprendre ce qui se joue en profondeur dans la relation entre vos enfants,

  • vous offrir un espace d'écoute sans jugement
  • trouver des stratégies et outils adaptés à votre famille,

  • restaurer une ambiance apaisée et respectueuse dans votre foyer.

👉 Cliquez ici pour en savoir plus sur mes accompagnements parentaux

Conclusion

Les disputes entre frères et sœurs ne sont pas un échec dans votre éducation. Elles ne sont pas non plus une fatalité à subir passivement. Elles font partie intégrante du développement émotionnel et social de l’enfant. À travers elles, chaque enfant explore ses limites, exprime ses besoins, teste les règles de la vie en groupe… et apprend à se positionner dans la relation à l’autre.

➡️ Votre rôle de parent n’est pas d’effacer tous les conflits, mais d’apprendre à vos enfant à les traverser.
En offrant un cadre sécurisant, en posant des limites claires et en transmettant des outils de communication, vous devenez un guide précieux dans la construction de leur lien fraternel. Lorsque le conflit est inévitable ou n'a pas pu être désamorcée (car il vous sera impossible de supprimer tous les conflits) et qu'il parait indispensable d'intervenir, il est important de ne pas agir sous le coup de l'émotion.

💡 Avec des repères simples (éviter les comparaisons, favoriser les jeux en duo, offrir du temps exclusif…), vous pouvez transformer votre quotidien. Mais parfois, malgré la bonne volonté, les tensions persistent ou prennent trop de place au sein de la famille. Dans ces cas là, n'hésitez pas à faire appel à des professionnels qui sauront vous aider et vous guider dans ces difficultés.

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.